Résumé de la prochaine séance

 

Dominique Malecot, Les plantations de pin laricio dans le Jura

La présence de pin laricio de Corse sur l’extrémité nord de la réserve naturelle régionale de la Côte de Mancy a été à l’origine d’une recherche sur l’origine de ce boisement lédonien.

Elle a montré que bien avant la Société forestière de Franche-Comté et Belfort et ses sociétés scolaires forestières qui ont essayé, entre autres, d’enrésiner Baume-les-Roches [dénomination ancienne de Baume-les-Messieurs], la Société d’émulation du Jura a participé au premier test de semence de pin laricio de Corse dans le Jura, mandaté par le préfet du Jura. La forêt de Colonosay en est un résultat. Qui plus est, le nom de ce pin est associé à un lédonien, René Maire, ce qui finit de nous montrer les relations privilégiées entre Corse et Jura portées par cette essence.

 

 

Claude-Isabelle Brelot, Le fils de « Brise-Épée » : Melchior de Grivel,

de Montevideo à l’Algérie (1801-1867)

Tous les Jurassiens ont entendu parler de « Brise-Épée » : le 14 mars 1815, à Lons, place de la chevalerie, le comte Alexandre de Grivel, inspecteur des gardes nationales, brise son épée lorsque Ney se rallie à Napoléon, de retour de l’île d’Elbe. Il refuse de trahir le roi et la cause royaliste.

Son fils aîné, Melchior, demeure très mal connu : le contraste entre la célébrité du père et la très courte notice consacrée au fils m’a donné envie d’en savoir plus. Élève des jésuites, Saint-Cyrien, Melchior de Grivel apparaît solidaire des convictions ultra-royalistes de sa famille. Il démissionne de l’armée en 1830 et connaît alors une vie mouvementée – vraisemblablement en servant à l’étranger au Portugal pour Dom Miguel – ou dans les troupes carlistes en Espagne. Revenu en France en 1839, il reprend le château de Perrigny à la mort de son père, le revend l’année suivante et achète celui de Vogna, près d’Arinthod, dans un site célébré comme « druidique » par Désiré Monnier. Il s’en défait pour acheter en 1853 l’une des îles d’Hyères, l’île du Levant, qu’il cède au comte de Pourtalès en 1858, pour finalement s’installer en Algérie où il meurt en 1867.

L’explication de cette instabilité demeure incertaine du fait de l’absence d’archives privées. Le romantisme de « l’internationale de la légitimité » (René Rémond) y a-t-il contribué ? Pourquoi ce tropisme vers le monde méditerranéen ? Ou Melchior a-t’il connu la difficulté d’assumer la célébrité de son père et de sa lignée ?

 

La séance est ouverte à toutes les personnes intéressées.