Résumé de la prochaine séance

 

 

La prochaine séance mensuelle aura lieu samedi 18 octobre 2025 à 15 heures à Poligny, salon d’honneur de l’ancien hôtel de ville.

Au programme :

 

Françoise Cardinaux, Les petits commerçants ruraux dans l’arrondissement de Dole au xixe siècle

L’activité des commerçants ruraux prend des formes multiples au XIXe siècle, reflet de la dynamique commerciale instaurée aux lendemains de la Révolution française et loin des foires et marchés comme le montrent diverses sources (tribunal de commerce de Dole de 1815, livres de comptes de Lons-le-Saunier, archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, archives économiques de Savigny-le-Temple).

Tout en étant commerçants ruraux épiciers, distributeurs de tabacs (denrée coloniale) ou aubergistes, ils sont acheteurs en gros avec des négociants de Paris ou de Marseille, associés sur des ventes de grumes de bois avec des entrepreneurs d’état, deviennent agents d’affaires, commis de commerce à Lyon, souscripteurs à l’emprunt français de 1815…. Prenant part au mouvement d’achat des biens nationaux, ils mobilisent le crédit sous différentes formes comme le montrent les actes notariés et participent à une politique de bienfaisance dans leur canton. Enfin ils participent avec les capitalistes et les banques d’initiative privée au développement du comptoir d’escompte de Dole, reflet du développement d’une place commerciale.

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Extrait du Conseil général du commerce, Cours de l’intérêt de l’argent dans les différentes places de commerce d’après les renseignements fournis par les vice-présidents des chambres de commerce réunis aux membres du conseil de commerce le 29 frimaire an 13, 1804, F12 9109.

 

Laurent OLIVIER, Aux origines de la seigneurie de Châtelneuf : les « évidentes utilités » de Balerne et des Chalon (seconde moitié du xiiie s.)

À l’automne 1285, un accord singulier est signé au cœur du Jura : l’abbé de Balerne, à la tête d’un monastère cistercien en crise, et Jean de Chalon-Arlay, puissant héritier des seigneurs de Salins, s’associent pour fonder une seigneurie nouvelle sur le plateau de Châtelneuf.

Cet acte, qualifié de paréage, va sceller une étrange alliance : d’un côté, une abbaye autrefois prospère mais désormais frappée par l’endettement, la chute des donations et le déclin de son recrutement ; de l’autre, une lignée féodale en pleine expansion, nourrie par les revenus considérables du sel et une stratégie implacable de contrôle territorial.

L’espace choisi – le plateau calcaire de Châtelneuf, bordé de lacs et de reculées – n’est pas un espace quelconque : c’est une frontière entre grandes familles (Vienne, Commercy, Monnet), un carrefour de routes stratégiques entre val de Saône et haute chaine du Jura, mais aussi un patrimoine façonné par des décennies d’implantation des cisterciens de Balerne (granges, essarts, manses, forêts, droits d’eau…).

Soigneusement équilibré, le contrat de 1285 prévoit un partage égal des biens, une défense commune, et constitue le préalable à une ambition de développement territorial partagée. Il éclaire à la fois la fragilité et l’inventivité du monde cistercien en crise, et la puissance opportuniste des Chalon, capables de transformer les difficultés des autres en levier pour agrandir leur domination.

La communication propose donc de redécouvrir la naissance de la seigneurie de Châtelneuf qui, au-delà d’un épisode local, est aussi un laboratoire d’expérimentation politique, économique et spirituelle à la fin du Moyen Âge.

 

 

La séance est ouverte à toutes les personnes intéressées.